D’où provient l’électricité verte en France ?

La plus grande partie de l’électricité française provient des centrales nucléaires : il s’agit d’une énergie décarbonée, comme le souligne EDF, mais on ne peut parler d’électricité verte en l’occurrence, compte tenu de l’utilisation d’une ressource non-renouvelable (l’uranium) et de l’impact des déchets radioactifs. Le très polluant charbon n’est plus utilisé en France (alors qu’il l’est encore dans d’autres pays européens). Les centrales thermiques, surtout au gaz, mais aussi au fioul, sont essentiellement utilisées pour produire de l’énergie rapidement lors des pics de consommation. Les filières d’électricité renouvelable sont cependant en plein développement…

Les filières hydrauliques (49%)

La houille blanche, comme on l’appelait jadis, est historiquement la première source d’électricité verte : le développement de l’hydroélectricité commença dès la fin du XIXe siècle ! Les barrages permettent de transformer l’énergie cinétique de l’eau en électricité, et ainsi de transformer un mouvement en matière. Ils ont l’avantage de pouvoir être rapidement mobilisés et de contribuer à effacer les pics de consommation. En revanche, l’hydroélectricité n’est pas loin de son maximum en France : les possibilités les plus évidentes ont déjà été exploitées, et il ne reste plus à construire que des petits barrages, à la production limitée, ou des barrages destinés à stocker de l’eau pompée lorsque on est en présence excédents électriques pour disposer d’une réserve ultérieure d’énergie.

Les éoliennes (30%)

Le développement particulièrement spectaculaire des éoliennes les a presque rendues synonymes d’électricité verte. Cela se traduit par une part désormais importante de l’énergie tirée du vent dans la production d’énergie renouvelable. Les limites au développement de cette énergie sont les réticences de plus en plus grandes à voir s’implanter des champs d’éoliennes (mais il reste la possibilité de recourir à l’offshore, en installant en mer les parcs d’éoliennes pour minimiser les nuisances) et la très grande irrégularité de la production, nulle en cas d’absence de vent.

L’énergie solaire (17%)

L’apport du solaire à la production renouvelable est maintenant non négligeable. Au contraire de l’éolien, il s’agit largement d’installations diffuses : un particulier peut par exemple installer des panneaux solaires sur son toit et revendre l’excédent de sa production d’électricité verte. Ceci étant, le climat français n’est pas optimal pour exploiter l’énergie solaire : le rendement est intéressant dans le sud de la France, mais beaucoup moins dans le nord du pays. Par ailleurs le solaire a l’inconvénient de produire de l’énergie essentiellement au printemps et en été (périodes d’ensoleillement maximal) alors que les pics de consommation en France se situent en hiver (notamment en raison du recours au chauffage électrique). Le solaire ne peut donc être utilisé qu’en énergie d’appoint, en sus de centrales classiques ou d’autres sources d’énergie avec une saisonnalité plus favorable.